Plaisance du Gers

Le Moulin de Cassagnac

Principes généraux de la visite

Les visiteurs vont découvrir la Machine-Orgue au cours de 5 étapes présentant des dispositifs interactifs. L’interactivité est directe et physique en ceci que la technologie de l’orgue est résistante. On est dans un concept de Hands-On Museum où le contact avec les objets présentés n’est pas délégué à des écrans tactiles. Le visiteur peut toucher ! Chacune des étapes aborde un élément particulier de l’orgue. Ce parcours d’initiation permet de comprendre tous les éléments qui constituent un orgue. Leur cohérence apparaîtra lors de l’immersion dans l’Orgue-Spectacle, puis lorsque le visiteur pourra jouer lui-même un petit orgue.

Chaque dispositif interactif peut être abordé selon trois échelles de visite, clairement repérables.

l’échelle d’expérience

permet aux visiteurs d’expérimenter eux-mêmes des techniques ou des phénomènes physiques qui jalonnent l’évolution de l’orgue. Ces dispositifs sont conçus pour intéresser les enfants et les jeunes adolescents afin de les faire participer directement au déclenchement de processus techniques ou de phénomènes physiques. Les enfants et les adolescents éprouvent des phénomènes - acoustiques, mécaniques, pneumatiques etc. - qui les étonnent et suscitent l’intérêt des plus grands. En retour, les adultes ou les grands adolescents transmettent les explications qu’ils viennent de découvrir. Chacun, jeune ou adulte, peut effectuer une approche expérimentale.
Deux autres échelles viennent compléter l’échelle d’expérience : l’une, scientifique et technique, l’autre, historique et patrimoniale, permettent de situer chaque expérimentation dans le contexte de l’évolution de l’orgue au cours de 2 300 ans d’histoire.

l’échelle scientifique et technique

permet aux visiteurs de découvrir les phénomènes déclenchés par l’expérimentation, d’en comprendre les incidences pratiques pour l’usage de l’orgue et de voir comment certaines découvertes liées à l’évolution de cet instrument ont généré des applications bien au-delà de la facture d’orgues (invention du clavier, des régulateurs de pression pour le gaz d’éclairage, des calculs de fréquences, de la scie circulaire etc...).

l’échelle historique et patrimoniale

permet aux visiteurs de découvrir des pièces de patrimoine, des documents d’archives, des gravures, des publications anciennes, etc... qui relient directement l’élément de visite aux moments significatifs de l’histoire et des esthétiques sonores des orgues. De nombreuses corrélations s’établissent, en effet, entre l’histoire de l’art et l’histoire de la musique avec l’évolution ou l’invention d’éléments de structure, de technologie, d’acoustique et de décor des orgues.

Au terme du parcours initiatique, deux dispositifs complémentaires abordent :

- la décoration des buffets d’orgue au long de l’histoire de l’art.

- la connaissance de grands organistes internationaux grâce à des films dévoilant la virtuosité de ces musiciens rarement vus du public (petits films sur des concertistes, des organistes de l’époque du cinéma muet, des organistes de jazz…).

Déroulement de la visite

Accueil au rez-de-chaussée

Les visiteurs pénètrent dans le Moulin de Cassagnac par le grand portail cerclé de briques rouges. Les vantaux sont ouverts pendant les horaires d’ouverture au public. Ils desservent un atrium. Cet espace est doté d’une cloison vitrée donnant vue sur les ateliers de la Manufacture d’Orgues. Cet art est toujours vivant et en activité à Plaisance du Gers.
Une porte de service avec digicode permet d’accéder dans la cour de la Manufacture d’Orgues, une porte ouvragée donne accès à l’espace d’accueil des visiteurs

Début de la visite

La visite commence au deuxième étage. Ce niveau est constitué en tout premier lieu d’une mezzanine offrant une vue plongeante sur l’Orgue-Spectacle. C’est la première étape de la visite. Cette étape définit le sujet : l’ORGUE à partir de l’invention géniale de Ktésibios d’Alexandrie, au troisième siècle avant Jésus Christ. L’orgue est un instrument de musique composé :
- d’un clavier
- d’une soufflerie
- de tuyaux en bois et en métal
Une reconstitution de l’orgue de Ktésibios permet d’expérimenter le caractère novateur de cette invention.

Directement accessibles depuis le deuxième étage, entre 30 et 40 sièges en gradins fixes permettent de s’asseoir lorsque l’Orgue-Spectacle se déclenche en automate.

Une passerelle permet de rejoindre la deuxième mezzanine.
Ce parcours donne à voir une succession de panneaux abondamment illustrés, retraçant l'évolution historique de l'orgue de l'antiquité jusqu'au XVI° siècle où cet instrument prend la forme qu'on lui connaît aujourd'hui.
Les panneaux sont disposés du côté de la rambarde afin de rassurer les visiteurs qui pourraient être sensibles à un parcours sur passerelle. Ce dispositif bénéficie de l'éclairage naturel des fenêtres et permet d'utiliser le revers de ces panneaux (côté Orgue-Spectacle) pour créer une galerie de portraits des grandes figures de l'orgue, compositeurs, interprètes et facteurs.

La deuxième mezzanine fait apparaître, en saillie sur le vide, deux boîtes mystérieuses dont les façades sont dotées de « jalousies ».
Il s'agit des deux « Boîtes Expressives » de l'Orgue-Spectacle : compartiments étanches - sauf en façade - remplis chacun d'un millier de tuyaux, tous différents. Les panneaux arrière de ces deux boîtes expressives, habituellement opaques, seront remplacés par un vitrage permettant une première découverte, par transparence, de la multiplicité et de la diversité des tuyaux d'orgues en situation instrumentale.
Cette deuxième étape de la visite permet de découvrir - et d’expérimenter - les phénomènes acoustiques et physiques liés aux formes et aux matériaux des tuyaux d'orgues. Derrière la rambarde de cette mezzanine, le visiteur dispose d'une vue plongeante sur la forêt des tuyaux de l'Orgue-Spectacle.
On atteint ensuite le premier étage par un vaste escalier permettant de voir distinctement la galerie des portraits.
A mi-hauteur, l'escalier correspond au niveau inférieur des gradins fixes auxquels on peut également accéder lors de la descente au premier étage.

Suite de la visite au 1er étage

Au pied de l'escalier (ou de l'ascenseur) les visiteurs découvrent un espace aménagé en partie sous les gradins fixes. C'est la troisième étape, consacrée aux transmissions, système musculaire commun à tous les orgues. Les dispositifs présentés permettent d'agir sur différents modes de transmissions et de constater directement les phénomènes mis en oeuvre.

Sur la paroi de soutènement des gradins fixes apparaît un agrandissement à l'échelle humaine de la célèbre planche du traité de Dom Bedos de Celles, montrant tous les détails de la coupe d'un orgue des années 1770. Les visiteurs retrouvent sur cet agrandissement les éléments déjà présentés : multitude diverse des tuyaux, sommiers et mécanismes de transmission ; ils découvrent ce qui leur reste à aborder : l'organiste assis à ses claviers et le mouvement des soufflets.

Quittant l'espace des transmissions, les visiteurs parviennent à la quatrième étape de la visite consacrée au cerveau de l'orgue : la « console » des claviers.
Plusieurs types de « consoles » des claviers sont présentés jusqu'à ce que le public découvre la console de pilotage de l'Orgue-Spectacle, véritable tableau de bord contemporain.
L'espace des consoles jouxte l'Orgue-Spectacle et le moment est venu d'éprouver de l'intérieur la magie de l'orgue. Un cheminement en zigzag est créé au sein de l'Orgue- Spectacle et l'oeil du visiteur ne sait où se poser, entouré qu’il est d’une forêt de tuyaux, de soufflets, de porte-vents, de tirettes et de soupapes...

Toutes les dix minutes, l'Orgue-Spectacle se déclenche en automate. Une pendule « compte à rebours » permet aux visiteurs d'organiser un parcours personnel selon qu'ils veulent écouter de près ou de loin. Ils sont préalablement informés du déclenchement en automate afin de ne pas être surpris ou indisposés. Les musiques jouées donnent à entendre des sonorités étranges et inouïes. Les « registrations» (choix des couleurs sonores) évoluent en permanence. Le but n'est pas de faire entendre des sons puissants mais des sons divertissants et agréables. Les visiteurs peuvent faire l'expérience de l'écoute d'un orgue « de l'intérieur », s'amusant à tenter de repérer quels sont les tuyaux qui sonnent. Les séquences musicales sont courtes - deux minutes maximum - de manière à ne pas verrouiller trop longuement la traversée de l'Orgue-Spectacle ; courtes aussi pour susciter l'envie d'entendre la séquence suivante d'une autre façon.

Le parcours donne ensuite accès à une salle arrière divisée en deux espaces. D'abord l'espace « Soufflerie », cinquième étape initiatique qui offre de découvrir et d’expérimenter les composantes et les évolutions d'une soufflerie d'orgue. Un deuxième espace se présente comme une chambre sourde où le visiteur a accès à un petit orgue dont tous les éléments sont visibles. L’instrument va lui permettre de mettre personnellement en pratique tout ce qu’il a pu découvrir jusqu’ici sur le plan technologique. En s’asseyant à la console des claviers, il va s'essayer au maniement du pédalier, des tirants de jeux, des claviers…

De spectateur, il devient acteur-musicien.

On quitte cette expérience par un cheminement dans l'Orgue-Spectacle qui permet de revenir face à lui pour l'écouter avec le recul que confère la connaissance acquise. Enfin, on regagne le rez-de-chaussée par l'escalier ou par l'ascenseur.

Suite et fin de la visite au rez-de-chaussée

Au débouché de l'escalier, les visiteurs atteignent l'espace « Buffets » qui met en évidence quelques grands archétypes de buffets d'orgues caractéristiques des évolutions stylistiques.
Puis le public entre dans l’espace vidéo où sont projetées des séquences portant sur deux grands types d’activité autour de l’orgue :

La visite se termine dans un espace « Boutique » dont le comptoir est symétrique au comptoir « Billetterie ».

Un espace « Exposition temporaire » est accessible avant de franchir le sas de sortie.

Pour les événements ponctuels à la cité de l'Orgue

Le dispositif de visite a été pensé pour être compatible avec un usage événementiel de la Cité de l'Orgue (concerts, ciné-concerts, conférences etc...).

Pour les événements, le dispositif d'accueil reste le même que pour une visite publique : accueil par l'atrium et accès aux gradins par l'escalier ou l'ascenseur. Les gradins fixes se complètent d'un ensemble de gradins mobiles (habituellement remisés sous le podium inférieur des gradins fixes), constituant une jauge d'environ 80 places assises (voir les dessins ci-contre). En cas de besoin, la jauge « public » peut être complétée par un parterre de chaises autobloquantes.

En fin de concert, ou lors de l'entracte, le rez de chaussée se module aisément en un espace de type « foyer » avec une buvette susceptible de favoriser la convivialité et de prolonger le plaisir des concerts...